11-Septembre

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Les mensonges du gouvernement des États-Unis

Pasti.org

par Andreas von Bülow
Ancien ministre Allemand des technologies
Der Tagesspiel, janvier 2002


Portrait d'Andreas von Bülow
L'entrevue suivante avec Andréas von Bülow, ancien ministre d'Investigation et de Technologie allemand, est parue dans le journal allemand Tagesspiel du 3 janvier 2002.


Tagesspiel : Vous semblez être très en colère, vraiment contrarié.

Von Bülow : Je peux expliquer ce qui me tracasse : je constate qu'après les terribles attaques du 11 septembre, toute l'opinion publique est canalisée de force dans une direction que j'estime fausse.

T : Qu'entendez-vous par là ?

VB : Je m'inquiète des nombreuses questions qui ont été évitées. Normalement, après un événement aussi terrible, des pistes et des indices apparaissent et sont commentés par les enquêteurs, les média, le gouvernement : y a-t-il quelque chose ici ou pas ? Les explications sont-elles plausibles ?... Mais cette fois-ci, ça n'a pas été le cas du tout. Cela avait commencé des heures après les attaques à New York et à Washington et... - [interruption]

T : Pendant ces heures, il y avait l'horreur et la douleur.

VB : C'est juste, mais étonnant : les États-Unis comptent pas moins de 26 services de renseignement, qui à eux seuls ont un budget de 30 milliards de dollars [210 milliards de Francs] - [int.]

T : Plus que le budget d'État allemand pour la défense.

VB : — et ont été incapables d'éviter ses attaques. En fait, ils n'avaient même pas un soupçon sur ce qui allait se passer. Pendant les 60 minutes décisives, les militaires et les services de renseignement ont maintenu les avions de chasse à terre. Néanmoins, 48 heures plus tard le FBI a présenté une liste d'attaquants kamikazes. Dix jours plus tard, force fut de constater que sept d'entre eux étaient bel et bien encore en vie.

T : Excusez-moi, s'il vous plaît ?

VB : Oui, oui. Et pourquoi le chef du FBI n'a-t-il pas pris de mesures par rapport à ces incohérences ? D'où provenait cette liste, pourquoi était-elle fausse ? Si j'étais le procureur général dans un cas comme celui-là, je m'adresserais régulièrement au public et fournirais des informations sur les pistes qui sont valables et celles qui ne le sont pas.

T : Le gouvernement des États-Unis a parlé de la situation d'urgence qui a suivi les attaques : ils ont dit qu'ils étaient en guerre. N est-ce pas compréhensible de ne pas divulguer à l'ennemi tout ce que l'on connaît à son sujet ?

VB : Naturellement. Mais un gouvernement qui part en guerre doit d'abord déterminer qui est l'attaquant, l'ennemi. Il a le devoir de fournir cette preuve. De son propre aveu, il n'a pas été en mesure de présenter des preuves acceptables par une Cour de Justice.

T : Quelques informations concernant les attaquants ont été corroborées par des documents. Le chef présumé, Mohammad Atta, avait quitté Portland pour Boston le matin du 11 septembre, d'où il devait prendre l'avion qui allait frapper le World Trade Center.

VB : Si Atta était l'homme qui a dirigé l'opération, il est vraiment étrange qu'il ait pris le risque de se donner si peu de marge pour prendre le vol de correspondance. Si son vol avait eu que quelques minutes de retard, il n'aurait pas pu monter sur l'avion piraté. Comment un terroriste aussi sophistiqué pourrait-il agir ainsi ? Cela dit, on peut voir sur CNN (Internet) qu'aucun de ces noms n'apparaît sur la liste officielle des passagers. Aucun n'a été soumis aux procédures de sécurité d'embarquement. Pourquoi aucun des pilotes menacés n'a-t-il envoyé le signal secret «7700» à la tour de contrôle ? En plus, pourquoi les boites noires, qui sont à l'épreuve du feu et du choc ainsi que les enregistrement vocaux, ne contiennent-ils aucune donnée de valeur ?... [int.]

T : Cela a l'air... [int.]

VB : ... d'assaillants, qui dans leurs préparation, laissent traîner autant d'indices qu'un troupeau d'éléphants en panique. Ils ont réglé avec des cartes de crédit, ils ont donné à leurs instructeurs de vol leurs vrais noms. Ils ont laissé derrière eux des voitures louées avec des manuels de vol pour jumbo-jets en langue arabe. Ils ont pris avec eux pour leur voyage suicide des testaments et des lettres d'adieu, qui sont tombés entre les mains du FBI car placés à de mauvais endroits ou mal adressés. Des indices à suivre ont été laissés comme pour un jeu de piste pour gamins. Il y a aussi la théorie avancée par un ingénieur de vol britannique selon laquelle, le pilotage, le contrôle de l'avion peut être pris de l'extérieur. Les Étasuniens avaient développé cette méthode dans les années 70, grâce à laquelle ils pouvaient secourir des avions piratés en intervenant au niveau du système de pilotage automatique. Cette théorie avance, dans ce cas, un abus de la technique. Ce n'est qu'une théorie...

T : Ça parait vraiment aventureux et n'a jamais été pris en considération.

VB : Vous voyez ! Je n'accepte pas cette théorie, mais je trouve qu'elle vaut la peine d'être prise en considération. Et puis, que dire à propos des transactions boursières obscures ? Dans la semaine qui a précédé les attaques, le volume de transactions en actions American Airlines, United Airlines et des compagnies d'assurance a augmenté de 1200%, soit la somme de 15 milliards de dollars (105 milliards de Francs). Certains ont dû savoir quelque chose. Qui ?

T : Pourquoi ne spéculez-vous pas sur qui pourraient être ces gens ?

VB : Ces terrifiantes attaques ont permis un lavage de cerveau des masses dans les démocraties occidentales. L'image de l'ennemi de l'anticommunisme ne fonctionne plus ; elle doit être remplacée par celle des peuples islamiques. Ils sont accusés d'avoir donné naissance au terrorisme suicidaire.

T : Lavage de cerveau ? C'est un terme dur.

VB : Oui ? Mais l'idée de l'image de l'ennemi ne vient pas de moi. Elle vient de Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington, deux conseillers chargés de l'élaboration de la politique des services de renseignement et des Affaires étrangères du gouvernement des États-Unis. Déjà au milieu des années 90, Huntington croyait que les opinions publiques en Europe et aux États-Unis avaient besoin de haïr quelqu'un — cela aurait renforcé leur identification au sein de leur société. Et Brzezinski, le chien enragé, conseiller du président Carter, faisait campagne pour que les États-Unis aient le droit exclusif de saisir toutes les matières premières dans le monde, en particulier le pétrole et le gaz naturel.

T : Vous voulez dire, les événements du 11 septembre... [int.]

VB : ... s'emboîtent parfaitement dans le concept de l'industrie de l'armement, des agences de renseignement et de tout le complexe militaro-industrialo-académique. C'est en fait très frappant. Les énormes réserves de matières premières en ancienne Union soviétique sont maintenant à leur disposition, de même les routes du pétrole et...

T : Erich Follach a décrit cela en longueur dans « C'est une question de bases militaires, de drogues et de réserves de pétrole et de gaz naturel » (Spiegel)

VB : Je peux dire que la planification des attaques était techniquement et organisationnellemenl un chef d'œuvre. Pirater quatre énormes avions en quelques minutes et les conduire par des manœuvres aériennes compliquées en l'espace d'une heure vers leurs cibles ! C'est impensable sans le soutien, et ce pendant des années, des appareils secrets de l'État et de l'industrie.

T : Vous êtes pour la théorie de la conspiration !

VB : Oui, oui. C'est le genre de ridicule adressé à ceux qui soulèvent ces questions, par ceux qui préfèrent suivre la ligne officielle, politiquement correcte. Même les journalistes d'investigation sont abreuvés de propagande et de désinformation. Celui qui met en doute la version officielle ne peut pas être bien dans sa tête ! C'est votre accusation !

T : Votre carrière milite contre l'idée que vous n'êtes pas bien dans votre tête. Vous étiez déjà en 1970 secrétaire d'État à la Défense : en 1993 vous étiez le porte-parole du SID [Parti social-démocrate] au Comité d'investigation SchaIck-Golodkowski.

VB : Et tout a commencé là ! Jusqu'à cette période, je n'avais pas une grande connaissance du travail des agences de renseignement. Et alors nous avons dû tenir compte d'une grande incohérence : nous avons jeté la lumière sur les menées entre la STASl et d'autres services secrets du bloc de l'Est, dans le domaine de la criminalité économique, mais aussitôt que nous voulions savoir quelque chose sur les activités de la BND (services secrets allemands) ou de la CIA, nous étions impitoyablement bloqués. Pas d'information, pas de coopération, rien ! Pour la première fois j'étais déconcerté.

T : Schalck-Golodkowski entre autres, était lié à diverses affaires à l'étranger. Quand vous regardiez cette affaire de plus près... [Int.]

VB : ... nous avons trouvé par exemple, une piste à Rostock, où Schalck organisait son dépôt d'armes. Et puis nous sommes tombés sur la filiale de Schalck au Panama, et puis sur Manuel Noriega, qui a été pendant de nombreuses années président, trafiquant de drogue, blanchisseur d'argent,... tout à la fois. Et ce Noriega était aussi rémunéré par la ClA à hauteur de 200 000 dollars (1 400 000 de Francs) par an. Ce sont des choses qui m'ont intrigué.

T : Vous avez écrit un livre sur les menées de la ClA et Cie. Entre temps vous êtes devenu un expert concernant les étranges choses liées au travail des services de renseignement.

VB : « Étranges choses » n'est pas le terme juste. Ce qui se faisait, et se fait toujours au nom des services de renseignement, sont de véritables crimes.

T : Comment définiriez-vous le travail des services de renseignement ?

VB : Pour qu'il n'y ait pas de malentendus entre nous : j'estime qu'avoir des services de renseignement relève du bon sens...

T : Vous ne pensez pas grand chose des propositions des Verts, qui voulaient démanteler ces services ?

VB : Non. C'est juste de pouvoir jeter un coup d'œil dans les coulisses. Obtenir des renseignements sur les intentions de l'ennemi, c'est logique. C'est important d'essayer de se mettre dans la peau de l'ennemi. Quiconque veut comprendre les méthodes de la ClA doit examiner ses tâches principales (opérations clandestines) : au-dessous du niveau de la guerre, et en dehors de la loi internationale, des États étrangers sont influencés par l'organisation d'insurrections, d'attaques terroristes, combinées généralement avec le commerce de la drogue, des armes et le blanchiment d'argent. C'est essentiellement très simple. On fournit des gens violents avec des armes. Comme, cependant, il ne doit en aucune circonstance se savoir qu'une agence de renseignement est derrière, toutes les traces sont effacées avec un déploiement de ressources énormes. J'ai l'impression que ce genre de service secret dépense 90% de son temps de cette façon : à créer de fausses pistes. De cette manière, si quelqu'un suspecte la collaboration de ces agences, il est accusé de souffrir de conspirationite. La vérité ressort des années plus tard. Le chef de la ClA Allen Dulles a dit une fois : en cas de doute, je mentirai même au Congrès !

T : Le journaliste étasunien Seymour M. Hersh écrivait dans le New Yorker que même des gens de la ClA et du gouvernement estimaient que certaines pistes avaient été fabriquées pour confondre les enquêteurs. Qui, Herr von Bülovv, aurait pu avoir fait cela ?

VB : Je ne sais pas cela non plus. Comment le pourrais-je ? J'utilise simplement le simple bon sens, et... [int.]

Regardez : les terroristes ont agi de manière à attirer l'attention. Et comment des musulmans pratiquants peuvent-ils aller dans un bar de strip-tease, se soûler et mettre des billets de dollars dans la culotte de la danseuse. [sic]

T : De telles choses arrivent !

VB : C'est possible. En luttant tout seul, je ne peux rien prouver, c'est au-delà de mes forces. J'ai tout de même de la difficulté à imaginer que tout cela soit sorti de l'esprit d'un homme maléfique, depuis sa caverne.

T : M. Von Bülow, vous dites vous-même que vous êtes seul à soutenir cette critique. Auparavant, vous faisiez partie du milieu politique, maintenant vous êtes à l'écart.

VB : Cela peut être un problème des fois, mais on s'y habitue. Entre parenthèses, je connais beaucoup de monde, y compris des gens très influents, qui sont en accord avec moi, mais seulement à voix basse, jamais publiquement.

T : Avez-vous des contacts avec vos vieux camarades du SPD, tel que Egon Bahr et l'ancien chancelier Helmut Schmidt ?

VB : Il n'y a plus de contacts étroits. Je voulais aller au dernier Congrès de l'SPD, mais j'étais malade.

T : Seriez-vous, M. Von Bülow, le porte-parole caractérisé de l'anti-américanisme ?

VB : C'est absurde, cela n'a rien à voir avec l'anti-américanisme. Je suis un grand admirateur de cette grande société, ouverte et libre, et je l'ai toujours été. J'ai étudié aux États-Unis.

T : Comment avez-vous eu l'idée qu'il pourrait y avoir un lien entre les attaques et les services secrets étatsuniens ?

VB : Vous souvenez-vous de la première attaque contre le World Trade Center en 1993 ?

T : Six personnes ont été tuées et plus d'un millier blessé par l'explosion de la bombe.

VB : Au centre il y avait le constructeur de la bombe, un ancien officier égyptien. Il a rassemblé quelques musulmans pour l'attaque. Ils ont été infiltrés dans le pays par la ClA, malgré l'interdiction de renier dans le pays que le département d'État en aurait fait. En même temps, le chef de la bande était un informateur du FBI. Il avait fait un arrangement avec les autorités : à la dernière minute l'explosif devait être remplacé par une poudre inoffensive. Le FBI n'a pas respecté l'accord. La bombe a donc explosé, pour ainsi dire, avec la connaissance du FBI. L'histoire officielle du crime était rapidement trouvée. Les criminels étaient de méchants musulmans.

T : Au moment où les soldats soviétiques entraient en Afghanistan, vous étiez au gouvernement de Helmut Schmidt. Comment était-ce ?

VB : Les Étatsuniens poussaient pour des sanctions commerciales. Ils exigeaient le boycott des Jeux Olympiques de Moscou...

T : ... que le gouvernement allemand a suivi...

VB : Et aujourd'hui nous savons que c'était une stratégie formulée par le Conseiller en sécurité au gouvernement des États-Unis, Zbigniew Brzezinski, pour déstabiliser l'Union soviétique depuis les pays musulmans avoisinants. Ils ont attiré les Russes en Afghanistan et puis leurs ont préparé l'enfer sur terre, leur Viêt-nam. Avec le soutien décisif des services secrets des États-Unis, au moins 30 000 combattants musulmans avaient été entraînés en Afghanistan et au Pakistan, un ramassis de vauriens fanatiques qui étaient, et le sont toujours, prêts à tout. Un parmi ceux-là s'appelait Ousama Ben Laden. J'avais écrit il y a des années : « C'est depuis cette couvée que les Talibans ont poussé en Afghanistan ; ceux qui ont été élevés dans des écoles coraniques financées par des fonds étatsuniens et saoudiens, ces Talibans qui terrorisent maintenant le pays et le détruisent. »

T : Bien que vous dites que pour les États-Unis c'est une question de matières premières dans la région, le point de départ de l'agression était l'attaque terroriste qui a coûté des milliers de vies humaines.

VB : Tout à fait vrai. Nous devons garder en vue cet acte horrible. Néanmoins, dans l'analyse du processus politique, il m'est permis d'examiner et de constater qui a été avantagé ou désavantagé, et ce qui est dû à la coïncidence. Lorsqu'on a un doute, cela vaut la peine de regarder la carte : regarder où sont les ressources de matières premières et les routes qui y mènent ? Puis apposer une carte des guerres civiles et des conflits - et ils coïncident. C'est la même chose avec la troisième carte : les ponts nodaux du commerce de la drogue. Quand tout cela coïncide, les services secrets des États-Unis ne sont pas loin. Il faut savoir aussi que la famille Bush est liée au pétrole, au gaz et au commerce de l'armement à travers la famille Ben Laden.

T : Que pensez-vous des films de Ben Laden?

VB : Quand quelqu'un a affaire avec les services secrets, il peut imaginer des manipulations de la plus haute envergure. Hollywood aurait pu fournir ces techniques. Je considère que les vidéos ne sont pas une preuve adéquate.

T : Pensez-vous que la CIA est capable de tout ?

VB : La CIA dans le cadre des intérêts d'État n'a pas à respecter de loi dans ses interventions à l'étranger ; elle n'est pas tenue par la loi internationale ; le président donne des ordres. Et quand les fonds sont coupés et que la paix est à l'horizon, alors une bombe explose quelque part. Il est ainsi prouvé qu'on ne peut pas se passer des services de renseignement et que leurs critiques sont «des cinglés» comme avait dit Bush le père, lui qui était à la tête de la CIA et président. Vous devez vous rendre compte que les États-Unis dépensent 30 milliards de dollars [210 milliards de Francs] pour les services secrets et 13 milliards de dollars [91 milliards de Francs] pour le travail anti-drogue. Et que sort-il de tout cela ? Le chef d'une unité spéciale anti-drogue a déclaré en désespoir de cause, après 30 ans de service, que dans chaque affaire de drogue importante, la CIA était intervenue pour la lui enlever des mains.

T : Critiquez-vous le gouvernement allemand pour sa réaction après le 11 septembre ?

VB : Non. Croire que le gouvernement était indépendant sur ces questions serait naïf.

T : Herr Von Bülow, qu'allez-vous faire maintenant ?

VB : Rien. Ma tâche est de conclure en disant qu'il n'est pas possible que les événements se soient passés comme on nous le dit. Cherchez la vérité !


Traduit par Alexandre Moumbaris


Andreas von Bülow a été ministre en Allemagne. Son livre s'intitule « La CIA et le 11 septembre » (traduction).