11-Septembre

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Culture

Yves ducourneau
le 15 mai 2007

Les artistes envoient quelques clins d'oeil appuyés aux contestataires de la version officielle du 11 septembre, ou en deviennent parfois un symbole malgré eux.


Matrix


Affiche du film Matrix
Dans Matrix, le personnage principal (Néo) est amené à choisir entre la pilule rouge et la pilule bleue. Il choisit la rouge et le monde réel va alors lui être révélé, un monde cauchemardesque dominé par des machines et où l'homme est élevé et nourri comme du bétail dans d'immenses serres industrielles. Le monde heureux et paisible dans lequel Néo vivait auparavant, monde semblable aux États-Unis actuels, n'était que des images projetées dans l'esprit de ces humains d'élevage par un puissant ordinateur, la Matrice.
La pilule rouge, pilule de la révélation, est une référence fréquente au sein du mouvement, où la pilule prend la forme d'un film comme Loose change, par exemple.
De la même façon que la pilule rouge révèle à Néo la terrible réalité qui se cache derrière le décor tranquille de la vie apparente, le 11 septembre nous révèle le véritable visage de nos gouvernants, la guerre sans pitié qui secoue le monde et dresse un diagnostic sévère de l'état de nos sociétés occidentales, atteintes de maladies dont nous connaissions l'existence mais dont nous ne soupçonnions pas la gravité (médias sous influence, élections falsifiées, etc.).


En termes de sensations, le parallèle avec Matrix peut être poussé assez loin car, lorsqu'on connaît la face cachée du 11 septembre, d'une certaine façon, “on ne vit plus dans le même monde”. Le monde “normal”, d'avant, est très différent. Dans le monde normal, nos démocraties vont bien et leur avenir est rose mais elles sont attaquées par des combattants islamistes fous de haine, qui détestent nos démocraties parce qu'elles sont libres. Dans le monde normal, on doit consacrer tous nos efforts à traquer ces terroristes qui se cachent parmi nous et les attraper coûte que coûte avant leur prochain attentat. Dans le monde normal, les médias marchent bien. Dans le monde normal, les élections ne sont pas truquées et la drogue est un fléau qu'il faut combattre. Dans le monde normal, il n'y a pas de Pic Pétrolier. Dans le monde normal, nos dirigeants “ne feraient pas ça” et se battent sincèrement à nos côtés contre le terrorisme et pour notre défense, tandis que l'Iran, la Syrie, le Venezuela, etc. sont dirigés par des quasi dictateurs fous et/ou criminels qui rêvent de faire sauter la planète. Dans le monde normal, les agents secrets sont des hommes en costume trois-pièces qui échangent des informations secrètes dans le hall d'un hôtel de luxe. Le monde “d'après” est quelque peu différent...


V pour Vendetta


Image tirée du film V pour Vendetta
Ce film récent s'inspire d'une excellente bande-dessinée anglaise. Il raconte la résistance qu'un mystérieux personnage oppose au régime politique autoritaire instauré en Grande-Bretagne à la suite d'une catastrophe. L'homme, qui porte toujours un masque souriant, commet des actions coup de poing contre les principaux chefs, nargue le pouvoir, et joue avec les médias qu'il parvient parfois à détourner à son service pour s'adresser directement au peuple. Mais le sujet est traité d'une façon telle qu'aux États-Unis, le film a été accusé de faire le jeu du terrorisme...


Le film décrit en effet avec précision la société occidentale de l'après-11 septembre, société médiatique et société de la peur. Cette analyse, discrète, transparaît par fines touches dans des scènes qui seront perçues comme quelconques ("de transition") par le spectateur qui n'a pas l'esprit occupé par le 11 septembre ou qui croit à la version officielle. Plus troublant encore, le scénario prend quelques libertés par rapport à celui de la bande-dessinée. Or, certains de ces éléments se trouvent justement dans ces libertés ! De quoi spéculer sur les intentions du scénariste et sur son opinion sur le 11 septembre...
Toutefois, on ne peut considérer le film comme militant et il faut être déjà un sceptique pour savourer ces subtils signaux – et frémir. Par conséquent, je ne le conseille qu'aux gens ayant déjà "basculé" (pris la pilule rouge...), mais je le leur recommande chaudement !

Que ceux qui n'ont pas encore vu le film et qui ont l'intention de le voir s'arrêtent là ! Ce paragraphe va dévoiler la surprise que le précédent entendait préserver. La dictature dépeinte dans le film diffère de ce que le cinéma montre en général : ici, les citoyens perçoivent l'autorité comme nécessaire ; ils ne sont pas en révolte. Évacuée, la Résistance ! Les citoyens sont les jouets des médias, s'occupent de leur vie quotidienne et ne comprennent pas pourquoi il existerait une Résistance... Et lorsque V parvient à pirater la télévision et à s'y exprimer, c'est pour ouvrir un dialogue de sourd avec les téléspectateurs !
L'enquêteur de police, qui traque V d'un bout à l'autre du film, est emblématique de cette société qui accepte la dictature. Ce policier s'investit sincèrement dans son travail et d'ailleurs, la police fonctionne normalement. Pas de chef autoritaire caricatural, pas de suspicion entre collègues... Notre enquêteur est presque sympathique !
Ce film montre la bonne manipulation, celle qu'on ne sent pas...


Yves Ducourneau