11-Septembre

Iceberg    Introduction    Vidéos    Photos    Articles    Livres    Presse    Liens


Iceberg > Divers > Davidsson (1)


Statistiques de la mortalité due au terrorisme en Europe de l’ouest

aldeilis.net


par Elias Davidsson
Pacifiste, expert en droit international
15 janvier 2006


Le 15 janvier 2006, j'ai tenté une recherche Google sur les chaînes de caractère suivantes :



« statistiques du terrorisme européen »
« statistiques de la terreur en Europe »
« statistiques du terrorisme en Europe »
« statistiques européennes du terrorisme »
« statistiques européennes de la terreur »
« statistiques de la terreur Europe »
« statistiques de la terreur en Europe »
« statistiques du terrorisme, Europe »
« statistiques du terrorisme en Europe »
« morts de la terreur en Europe »
« morts du terrorisme en Europe »
« décès dus au terrorisme en Europe »

Aucune de ces chaînes n'a abouti à ne serait-ce qu'un seul document. Une recherche intensive a finalement débouché sur la Base de Connaissance du Terrorisme du MIPT (MIPT Terrorism Knowledge Base), laquelle contient des statistiques sur la mortalité par attaque terroriste selon les pays, y compris les pays européens. Ces statistiques sont présentées ci-dessous.

L'Union européenne a non seulement déclaré que le terrorisme était une menace sérieuse pour la « sécurité de l'Europe », mais elle a pris de nombreuses mesures importantes pour faire face à cette menace prétendument sérieuse, y compris une législation qui accroît les pouvoirs de la police et la surveillance massive de la population, faisant reculer la vie privée et la liberté sur lesquelles le respect de la vie privée est fondé. Ni le public ni les assemblées législatives n'ont été informés des statistiques du terrorisme en Europe, leur permettant d'apprécier l'ampleur réelle (par opposition à artificielle) de la menace du terrorisme. On est en droit de soupçonner que le fait de ne pas diffuser ces statistiques est basé sur la crainte que ces chiffres puissent amoindrir le soutien de l'opinion publique pour la « guerre contre le terrorisme » (le paravent derrière lequel les guerres d'agression et diverses interventions militaires sont cachés).

Le fait que la menace représentée par le terrorisme mondial soit outrageusement gonflé (entre 2 000 et 4 000 personnes dans le monde meurent chaque année d'actes terroristes, par opposition aux 50 000 à 100 000 décès par morsures de serpent et aux 10 000 000 décès d'enfant de causes évitables) devrait donner lieu à de graves questions concernant les motifs réels de ceux qui ont initié et mènent actuellement la « guerre contre le terrorisme ». Même selon un point de vue utilitaire, la mort de 10 millions d'enfants par an mériterait au moins 1000 fois plus d'actions et de fonds que d'empêcher la mort de 2 000 à 4 000 personnes par an. Le déséquilibre dans la lutte contre ces deux fléaux en dit long sur le motif.

Dans une nouvelle fiche d'information du Secrétariat du Conseil de l'Union européenne, à Bruxelles le 9 mars 2007, nous lisons : « Le terrorisme représente une menace importante pour la sécurité de l'Europe... ». Et voici la preuve (que le Conseil européen a omis de fournir aux citoyens européens) :

Décès par attaque terroriste dans les pays d'Europe de l'ouest de 2001 à 2006

Pays
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Allemagne
0
0
0
0
0
0
Autriche
0
0
0
0
0
0
Belgique
0
0
0
0
0
0
Chypre
0
0
0
0
0
0
Danemark
0
0
0
0
0
0
Espagne
16
7
4
191*
0
0
Finlande
0
0
0
0
0
0
France
2
6
2
1
0
0
Grèce
0
0
1
0
0
0
Irlande
0
0
0
0
0
0
Irlande du Nord
9
4
1
0
0
0
Islande
0
0
0
0
0
0
Italie
0
1
0
2
0
0
Luxembourg
0
0
0
0
0
0
Norvège
0
0
0
0
0
0
Pays-Bas
0
1**
0
1**
0
0
Portugal
0
0
0
0
0
0
Royaume-Uni
0
0
0
0
56*
0
Suède
0
0
0
0
0
0
Suisse
0
0
0
0
0
0


Totaux par pays (ajout Y.D.)

Statistiques de la mortalité par attaque terroriste en Europe de 2001 à 2006, par Elias Davidsson

Source : MIPT Terrorism Knowledge Base ( http://www.tkb.org/ )

(Bon, bon. J'ai essayé de regarder les statistiques récentes sur la base de données susmentionnée, www.tkb.org, le 17 avril 2008. J'ai découvert que son organisation hôte, le MIPT, a interrompu le fonctionnement de la Base de Connaissance du Terrorisme (TKB) tout en continuant à promouvoir encore plus fortement une idéologie contre-terroriste. Les personnes qui s'intéressent à ces statistiques peuvent encore trouver les chiffres dans la Base de données du Terrorisme Mondial (Global Terrorism Database, http://www.start.umd.edu/data/gtd/). J'encourage tous ceux qui sont intéressés par l'analyse de ces chiffres à archiver de telles statistiques, y compris la source et la date de recherche, car le risque existe que ceux qui publient ces statistiques retirent tôt ou tard les statistiques du domaine public – Webmaster)

* Crimes non élucidés. Crimes non revendiqués. Anomalies dans les compte-rendus publics. Aucune enquête publique autorisée. Soupçon d'implication de la police ou du renseignement dans le crime. Consultez les sites internet spécialisés consacrés à ces crimes.

** Crime qualifié à tort de terroriste. Il s'agissait d'un assassinat caractérisé dans lequel le meurtrier avait l'intention de tuer une victime bien précise.


Analyse

Mis à part les deux crimes "terroristes" non élucidés mentionnés ci-dessus, qui sont suspectés d'avoir été des opérations « sous fausse bannière » orchestrées par les services de renseignement occidentaux (comme les événements du 11 septembre), la plupart des décès dus au terrorisme entre 2001 et 2006 en Europe de l'ouest se sont produits en Espagne (à la suite des attaques terroristes basques) et en Irlande du Nord (apparemment par l'IRA et les Unionistes). Ces deux cas représentent des conflits politiques locaux. Les conséquences de ces actes de terreur sur la société sont restées marginales. Ils n'avaient pas d'effet visible sur la « sécurité de l'Europe ». Le conflit en Irlande du Nord est actuellement résolu. Aucun décès par terrorisme n'y a été enregistré depuis 2004. Aucune victime du terrorisme basque n'a été enregistrée non plus depuis 2004. Les morts par terrorisme restants en Europe de l'ouest incluent certains accidents, comme de simples meurtres, qui ont été indûment classés comme terroristes. Dans la plupart des pays européens, personne n'est mort à cause d'un acte terroriste au cours de la période considérée. Rien n'indique que cela changera considérablement dans les années à venir. Les principaux cas non élucidés de meurtres de masse, désignés comme terroristes, sont ceux commis à Londres en 2005 et Madrid en 2004. Jusqu'à ce que ces crimes sont totalement élucidés, il n'existe aucune base factuelle permettant de considérer le terrorisme comme une menace réelle en Europe. Mais même si les crimes de Londres et Madrid sont de véritables actes terroristes commis par ceux qui ont été accusés de ces crimes, ils ne constitueraient pas une « menace » pour la sécurité de l'Espagne ou du Royaume-Uni, et encore moins de l'Europe, mais simplement un grand crime dont les victimes ne sont pas plus nombreuses que celles d'un accident typique de train ou d'avion. Bien que ces crimes aient durement affecté la vie et le bien-être de ses victimes directes et de leurs proches, ils ne perturbent pas ou ne sapent le fonctionnement des institutions publiques, la vie économique, la capacité de défense, le tissu social ou le bien-être de la population. Affirmer que le terrorisme constitue une « menace importante pour la sécurité de l'Europe » est une erreur d'interprétation monumentale et très probablement délibérée du Conseil européen. Certains appelleraient ceci un mensonge.


Elias Davidsson


le 28 mars 2007, dernière mise à jour le 20 avril 2008
Traduction : Yves Ducourneau