11-Septembre

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Quelques réponses à Bastison.net

AgoraVox  (2)
ReOpen911 News  (2)
par Yves Ducourneau
le 23 mai 2010

Détournement de la BD Rich Hochet
D’après Ric Hochet, la BD créée par Duchâteau et Tibet.


La lecture du site Bastison.net peut laisser l’impression que l’hypothèse de la démolition contrôlée, émise pour expliquer l’effondrement des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001, a été réfutée. L’hypothèse est soutenue, en France, par l’association ReOpen911. Choqué par cette hypothèse, Jérôme Quirant, Maître de Conférences en Mécanique et Génie Civil, a créé le site Bastison.net afin de porter la contradiction à cette hypothèse, démarche naturellement saine et à saluer à l’heure où la censure par le vide est la réaction la plus fréquente dans les médias. Ce site met toutefois l’esprit critique du lecteur à rude épreuve…


L’effondrement total des Tours Jumelles

Dans la page “Le mécanisme de ruine”, l’auteur écrit à propos de l’effondrement des Tours Jumelles, je cite, que « lorsque des dizaines de milliers de tonnes se mettent en mouvement, [il est] difficile, voire impossible de les arrêter… » (je souligne). Ici, l’auteur hésite entre “difficulté” et “impossibilité”. Plus bas, il tranche lorsqu’il écrit, je cite, que « l’effondrement par le haut des tours a induit une telle énergie qu’il était impossible que le processus s’interrompe » (je souligne). Cette fois, l’auteur a opté pour l’impossibilité.

Immeuble détruit par un tremblement de terre
Immeuble endommagé par un tremblement de terre.

Sur la base du cas montré ci-dessus, l’auteur affirme, je cite, que « les cas où un seul étage s’effondre sur lui-même sont exceptionnels. Je n’ai personnellement comme exemple que l’immeuble [ci-dessus]. » (je souligne). L’auteur voit donc les bâtiments comme des constructions relativement peu solides, insuffisamment en tout cas pour freiner la chute de leur partie supérieure si celle-ci venait à tomber, pour une raison x ou y. L’auteur prend soin d’ajouter, dans le cas de figure ci-dessus, que l’arrêt de l’effondrement a été facilité par le fait, je cite, que « seulement deux étages étaient présents au-dessus de l’étage ‘compressé’. » (je souligne). Un tel raisonnement me plonge dans des abîmes de perplexité. Faut-il comprendre que plus c’est haut, plus c’est fragile ? Que plus il y a d’étages, plus ça risque de tomber ? Je ne suis pas ingénieur en structure mais je parierais gros, au contraire, que la structure d’un bâtiment est proportionnée à sa charge, autrement dit que sa résistance est d’autant plus importante que l’immeuble est grand. Des petites colonnes suffisent pour un petit bâtiment et de grosses colonnes, très résistantes, sont employées pour les très grandes tours. On me démentira peut-être mais c’est comme cela que je l’imagine…

Ouvrier assis une colonne dans les décombres du World Trade Center
Décombres du WTC.

L’auteur poursuit, je cite : « Or, pour les WTC1 et 2, ce sont respectivement 14 et 29 étages environ qui se sont initialement effondrés sur ceux d’en-dessous. Le poids total des tours était estimé entre 350 000 et 500 000 tonnes suivant les sources, cela correspond à 3000 à 4500 tonnes par étage (110 étages en tout). Je vous laisse faire le calcul de la masse initialement mise en mouvement… » (je souligne). À nouveau, l’auteur tente de nous faire oublier qu’à ce poids important correspond une structure dimensionnée en conséquence.

Mais arrêtons ici la théorie et passons aux travaux pratiques. Ainsi, l’auteur ne connaît qu’un seul bâtiment ayant stoppé l’effondrement de sa partie supérieure ? Et bien, nous en avons trouvé d’autres. Le premier n’était pas difficile à trouver puisqu’il s’est produit le même jour, au même endroit :

Hôtel Mariott (bâtiment 3 du World Trade Center) endommagéHôtel Mariott (bâtiment 3 du World Trade Center) pendant l'effondrement de la Tour Sud
Tour 3 du WTC (hôtel Mariott).

L’hôtel Mariott, situé au pied de la Tour Sud, a reçu d’énormes débris pendant l’effondrement de celle-ci. Presque toute la partie supérieure de l’hôtel s’est effondrée et pourtant, l’effondrement a été stoppé. L’hôtel Mariott serait-il d’une construction “exceptionnelle” ? Non, car il n’est pas le seul. Voici d’autres exemples :

Immeuble partiellement effondré (lieu et cause inconnus)
Lieu et cause inconnus.

Tour Windsor (à Madrid) en partie effondrée après l'incendieTour Windsor (à Madrid) après l'incendie
Tour Windsor à Madrid (malgré un incendie de 20 heures).

Les cas suivants sont des démolitions contrôlées ratées : l’immeuble, sapé à sa base, commence à chuter mais il se plante dans le sol sans s’effondrer :

Démolition contrôlée ratée

Chute de 9 étages (vidéo).
(Cliquez sur l’image pour avoir directement la vidéo)


Démolition contrôlée ratée en Chine

Chute de 5 étages, en Chine (vidéo).

Démolition contrôlée ratée à Londres

Chute de 8 étages, à Londres (vidéo).

Démolition contrôlée ratée

Chute de 3 étages (vidéo).

Dans le cas suivant, les démolisseurs (il s’agit d’une démolition classique par câbles, et non par explosifs) ne semblent pas penser qu’un seul étage suffit puisque, regardez bien, ils ont évidé 2 étages :

Démolition d'immeuble à Vandoeuvre-les-Nancy, France

Vandoeuvre-les-Nancy (vidéo).

Cas similaire :

Démolition d'un immeuble, tour ABC de la Cité Balzac à Vitry-sur-Seine, France
Cité Balzac à Vitry-sur-Seine (vidéo).

Nous le voyons, il est tout sauf « exceptionnel » (© Copyright Bastison.net) que la structure d’un bâtiment résiste et stoppe un effondrement. Et à voir toutes ces démolitions contrôlées ratées, il ne semble pas si facile de détruire un bâtiment !


Les incendies dans les Tours Jumelles

Poursuivant son effort pour effrayer le lecteur et le convaincre que les tours étaient perdues d’avance, l’auteur écrit dans la page Les facteurs déclenchant, je cite, qu’ « à peu près 30 000 litres de kérosène se sont enflammés. » (je souligne). L’affirmation est factuellement exacte puisque cette quantité de kérosène s’est effectivement enflammée… mais à une nuance de taille : une grande partie, surtout pour la Tour Sud, a brûlé à l’extérieur, dans la grande boule de feu que voilà :

Impact dans la Tour Sud du World Trade Center (flammes)
Tour Nord.

Impact dans la Tour Nord du World Trade Center (flammes)
Tour Sud.


De plus, selon les autorités elles-mêmes, le reste du kérosène a brûlé dans les 10 minutes, deux omissions qui participent à la mise en condition psychologique du lecteur de Bastison.net et le conduisent à accepter l’idée suivante selon laquelle, je cite, un « violent incendie s’est déclaré sur plusieurs niveaux de chacune des tours » (je souligne).

« Violent » ?

Comparons une image, donnée par le site lui-même pour illustrer les incendies, avec celle d’un autre incendie :

Feux dans la Tour Nord du World Trade CenterIncendie de l'hôtel Mandarin Oriental à Pékin
Tour Nord (G) et hôtel Mandarin à Pékin (D).

Si l’incendie de gauche est « violent » (© Copyright Bastison.net), que dire alors de celui de droite ?


La symétrie de l’effondrement de la Tour Nord

Effondrement de la Tour Nord du World Trade Center (zoom sur la partie haute de la tour)Basculement du bloc supérieur au début de l'effondrement de la Tour Sud du World Trade Center

L’effondrement très “propre” de la Tour Nord (vidéo) et en médaillon, la Tour Sud.

Dans la page Mensonges et sous le titre “WTC1 et WTC2 auraient dû résister…”, Bastison.net explique pourquoi la Tour Nord tombe droit et symétriquement, tandis que la Tour Sud penche sur le côté. Pour la Tour Sud, l’auteur rappelle, je cite, que « l’impact de l’avion sur la façade Sud a été très excentré » (je souligne). Tandis que pour la Tour Nord, l’auteur nous invite, je cite, à « noter […] que le feu est bien plus violent du côté opposé au crash » (l’auteur souligne). Autrement dit, pour cette tour, les dégâts mécaniques sont du côté où l’avion est rentré et les incendies, de l’autre.

Mais qu’en est-il alors des côtés gauche et droit ? Puisque le feu fait rage « du côté opposé au crash », dixit Bastison.net, pourquoi l’effondrement ne ressemble-t-il pas plutôt à ça ?

Hypothèse pour l'effondrement de la Tour Nord du World Trade Center (partie haute)
Hypothèse pour l’effondrement pour la Tour Nord.

Et au-delà : y a-t-il des précédents, dans l’histoire de la construction, de dommages irréguliers ayant entraîné un effondrement régulier ? J’ai eu beau chercher… je n’en ai pas trouvé. Jamais, jamais, jamais dans l’histoire de la construction une telle chose ne semble s’être produite et si cela était, cela reviendrait à dire qu’il existe un mécanisme tel que lorsqu’un point A de l’immeuble est sur le point de céder (ou trois points A, B et C, peu importe), la défaillance est capable de se propager en une fraction de seconde à l’ensemble du bâtiment, fut-il immense. Mais a-t-on jamais vu une chose pareille ? TOUS les précédents montrent au contraire qu’un tel mécanisme n’existe pas, et c’est bien la raison d’ailleurs pour laquelle les artificiers placent des charges partout dans l’immeuble pour le détruire, et pas seulement d’un côté et de l’autre. Voici des exemples de dommages irréguliers :

Dommages de l'immeuble d'Oklahoma City après l'attentat
Attentat d’Oklahoma City.

Immeuble endommagé (lieu et cause inconnus)
Lieu et cause inconnus.

Immeuble de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth endommagé après un attentat
Attentat contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth.

Immeuble endommagé par un accident en Russie
Accident en Russie.

Aucun effondrement droit et symétrique parmi ces bâtiments…
Et on note, dans les deux cas suivants, la meilleure solidité des coins :

Hôtel Mariott (bâtiment 3 du World Trade Center) après l'effondrement de la Tour sud
WTC 3 (hôtel Mariott).

Hangar détruit par un tremblement de terre et un incendie
Bâtiment détruit par un tremblement de terre et un incendie.


Question : pourquoi les coins de la Tour Nord rompent-ils en même temps ?

Pour expliquer la symétrie, Bastison.net recourt au miracle et suggère que les dommages mécaniques, côté nord, et ceux liés au feu, côté sud, “s’équilibraient”. Ce qui, au mieux, n’explique de toute façon la symétrie que dans un sens… Que penser d’un spécialiste en Génie Civil qui évacue un cas inédit dans l’histoire de la construction d’une simple phrase, « le feu est bien plus violent du côté opposé au crash » ?


La séquence des explosions dans les Tours Jumelles

Dans la page Approximations, l’auteur affirme, je cite, que les « dynamitages interviennent en amont de l’effondrement. Jamais pendant… » (l’auteur souligne). Il écrit encore, je cite : « Jamais dans l’histoire il n’a été utilisé une telle technique. » (l’auteur souligne).

« Jamais » ? (nous conservons le soulignement de l’auteur)

Et bien si, les explosifs peuvent être déclenchés pendant l’effondrement. En voici quelques exemples :

Panaches pendant l'effondrement dans une démolition contrôlée

Cité par The art & science of explosives & blasting (vidéo).

Flahs pendant l'effondrement dans une démolition contrôlée (Fort Worth, États-Unis)

À Fort Worth aux États-Unis (vidéo).

Panaches pendant l'effondrement dans une démolition contrôlée (Abou Dabi)

À Abou Dabi (vidéo).

Flashs pendant l'effondrement dans une démolition contrôlée (Gulfport, États-Unis)

À Gulfport aux États-Unis (vidéo).

Pour quelque chose qui ne se produit « jamais » (© Copyright Bastison.net), cela fait déjà beaucoup !


Le bruit des explosifs

Dans la page Approximations, l’auteur souligne l’absence, je cite, du « bruit sec, violent et répété » si caractéristique des démolitions contrôlées dans les vidéos, vidéos qui ne montrent, je cite, « rien à part le vacarme de l’effondrement » (je souligne). Concernant la tour 7, l’effondrement est même qualifié par l’auteur de « silencieux » (je souligne).

Mais quel bruit fait la thermite pendant sa combustion ? Réponse dans cette vidéo :

Mise à feu de thermite
Mise à feu de thermite (vidéo).

Réponse : “pchhhhhh”…

La question des explosifs utilisés et du moment où ils ont été déclenchés mérite une enquête, réunissant dans une même pièce des artificiers et des militaires au courant des dernières technologies, et non les conclusions hâtives de Bastison.net. D’une part, contrairement au béton, l’acier résiste dans toutes les directions de sorte que des charges de découpe sont plus indiquées que les explosifs “qui claquent”, lesquels restent néanmoins utiles pour les planchers (en béton). D’autre part, les séquences préparatoires ne font pas tomber le bâtiment et peuvent être lancées à l’avance. On entend distinctement les séquences préparatoires dans les cas suivants :

Vidéo montrant une séquence préparatoire lors d'une démolition contrôlée (Arlington)
À Arlington (vidéo).

Vidéo montrant une séquence préparatoire dans une démolition contrôlée (San Angelo)
À San Angelo (vidéo).

Vidéo montrant une séquence préparatoire dans une démolition contrôlée (hôtel Everglades)
Hôtel Everglades (vidéo).

Vidéo montrant une séquence préparatoire dans une démolition contrôlée (Compass Bank)
Compass Bank (vidéo).

Vidéo montrant une séquence préparatoire dans une démolition contrôlée (hôtel à Houston)
Hôtel à Houston (vidéo).


La séquence préparatoire est parfois plus longue que la principale.
Or, pour le WTC, nous avons de très nombreux témoignages d’explosions en amont de l’effondrement ; quelques exemples :

Vidéo montrant un bruit d'explosion sur le site du World Trade Center
Bruit d’explosion (vidéo).

Vidéo montrant un témoin d'explosion au World Trade Center
Témoin (vidéo).

Vidéo montrant un témoin d'explosion au World Trade Center
Témoin (même vidéo).

Vidéo montrant William Rodriguez, témoin d'explosion au World Trade Center
Témoignage de William Rodriguez (vidéo).


Et pour la tour 7 :

Vidéo montrant Barry Jennings, témoin d'explosion dans la tour 7 du World Trade Center
Témoignage de Barry Jennings (vidéo).

Concernant l’effondrement lui-même, compte tenu de la taille des tours et de la distance des caméras, les experts sauront dire si les enregistrements confirment ou non l’un de leurs scénarios du point de vue des explosifs utilisés. Voici pour rappel quelques enregistrements, le premier étant assez intéressant du point de vue du bruit puisqu’il commence par un “boum”, suivi d’un “roulement” sourd qui dure, si la séquence n’a pas été “montée”, 20 secondes, ce qui est étrange pour un effondrement censé venir de très haut !

Vidéo montrant le bruit de l'explosion d'une Tour Jumelle au World Trade Center
Depuis l’intérieur de la Tour Nord (vidéo, à 3’35”).

Vidéo montrant le bruit de l'effondrement de la Tour Sud du World Trade Center depuis la rue
Tour Sud (vidéo).

Vidéo montrant le bruit de l'effondrement de la Tour Sud du World Trade Center depuis la rue
Tour Sud (vidéo).

Vidéo montrant des pompiers témoins de bruits d'explosion au World Trade Center
Témoignage de pompiers (vidéo).


Quant à la vidéo mise en avant par Bastison.net concernant la tour 7, censée prouver l’effondrement « silencieux » :
Extrait d'une vidéo montrant l'effondrement de la tour 7 du World Trade Center
la caméra est à une telle distance qu’effectivement, on reste « silencieux » !


Les colonnes restées debout

Colonnes centrales restées debout après l'effondrement de la Tour Nord du World Trade Center
Colonnes centrales restées debout (Tour Nord).


Dans la page Approximations, Bastison.net observe, je cite, que « quelques colonnes centrales sont restées debout quelques secondes après l’effondrement (…) ». Pour se donner l’air d’avoir étudié la thèse adverse, l’auteur laisse entendre que le phénomène pourrait, certes, relever d’une démolition contrôlée “non réussie” – lorsqu’il dit, je cite, qu’ « il faut souligner que si la démolition a agi sur la partie centrale qui comportait les colonnes en acier sous forme de caisson, elle aussi n’a pas été une réussite. Il est possible de voir sur certaines vidéos que quelques colonnes centrales sont restées debout (…) » (je souligne). Mais c’est pour mieux conclure aussitôt après, je cite, que « Cela prouve bien que le bâtiment n’avait pas été équipé de charges (…) » (sans que l’on sache d’ailleurs ce qui « prouve »…).

En un mot, le feu sait le faire mais pas les explosifs !


Les incendies dans la tour 7

Concernant la tour 7, l’auteur affirme dans la page Effondrement WTC 7, je cite, que « ceux qui affirment que le feu était ‘mineur’ dans la tour 7 sont d’aimables plaisantins ! ». Il parle, je cite, de feux « extrêmement violents » (je souligne). Il dit même, je cite, que « c’est bien toute la façade Sud qui a été éventrée lors de l’effondrement de la tour WTC1 et qui est en feu !!!!! » (je souligne). Toute la façade sud en feu ? Mazette ! Cela devait produire un spectacle d’apocalypse ! Regardons les images et comparons une image de la fameuse façade sud soit-disant “entièrement” en feu, issue du site Bastison.net lui-même, à celle d’un autre incendie :

Façade sud de la tour 7 du World Trade CenterIncendie de la tour Windsor à Madrid
Tour 7 (G) et tour Windsor à Madrid (D).

« Extrêmement violent » ?

Nécessaire en tout cas au raisonnement de l’auteur et lui permettre de conclure, je cite, que « la structure ne pouvait plus résister très longtemps. ». Cqfd…


Les dommages structurels de la tour 7

Selon Bastison.net, la façade sud a été “entièrement” éventrée (je re-cite : « c’est bien toute la façade Sud qui a été éventrée (…) !!!!! », je souligne). Mais une façade éventrée, cela suffit-il à menacer une tour ? Inutile de chercher bien loin là encore un autre exemple puisque, le même jour au même endroit, une autre tour a été éventrée :

Tour Bankers Trust endommagé après les attentats du World Trade Center en 2001
Tour Bankers Trust.


Cette tour est restée debout des mois après le 11 septembre…
Alors, quel était l’intérêt de l’argument ? Aucun si ce n’est, encore une fois, d’effrayer le chaland en exagérant la gravité des dommages…


Le mécanisme de l’effondrement de la tour 7

Nous touchons là à un point crucial. L’auteur explique, toujours dans la même page, je cite, que « l’effondrement s’est produit en deux temps : d’abord en interne avec les terrasses, puis la structure externe » (je souligne). Autrement dit, je cite : « (…) un premier pan de l’immeuble s’effondre. Une redistribution des charges à l’intérieur conduit à la ruine des autres portiques et c’est tout l’immeuble qui s’effondre mais 6 à 7 secondes APRÈS !!… » (je souligne).

Récapitulons : un effondrement interne puis, « 6 à 7 secondes après », tout le reste.

Selon l’auteur, les “conspirationnistes” dissimulent des images venant en appui de ce scénario. À propos d’une vidéo présente sur son site, l’auteur écrit, je cite, que « cette vidéo gênante est bien sûr écartée par les conspirationnistes : soit on ne la montre pas, soit on sqeeze l’effondrement initial (…) » (je souligne).

Que contient cette fameuse vidéo « gênante » (© Copyright Bastison.net) ? Regardons :

Effondrement de la tour 7 du World Trade Center, en 5 images

Face nord de la tour 7 (vidéo).

5 images sont extraites qui, attention, ne sont pas régulières dans le temps :
  • En 1, la tour 7 peu avant l’effondrement.
  • En 2, la partie est du toit-terrasse s’effondre (fait indiscutable).
  • En 3, nous sommes juste avant l’effondrement de la « structure externe ». Bien noter le minutage : il s’est écoulé 6 secondes depuis l’image précédente, c’est-à-dire depuis l’effondrement du toit-terrasse, 6 secondes donc pendant lesquelles se produit, toujours selon Bastison.net, le fameux effondrement « interne » (© Copyright Bastison.net).
  • En 4, l’effondrement « externe » (© Copyright Bastison.net) commence.
  • En 5, l’effondrement « externe » (© Copyright Bastison.net) se poursuit (une seule seconde sépare cette image de la précédente).
Entre les images 2 et 3, soit 6 à 7 secondes de temps, se produit l’effondrement « interne » de Bastison.net.

Encore plus « gênante » (© Copyright Bastison.net), mais peut-être pas forcément pour qui l’on croit, l’image suivante montre la tour 7 juste après l’effondrement « interne » et juste avant l’effondrement « externe » :

Tour 7 du World Trade Center peu avant son effondrement, face nord

À cet instant, l’intérieur de la tour est censé ressembler à ça :

Effondrement à l'intérieur de la tour 7 du World Trade Center à t+6,5 s, d'après le NIST
Effondrement intérieur à t + 6,5 s, selon le rapport officiel (NIST, p. 41).


À part quelques fenêtres brisées… la tour ne semble pourtant pas plus traumatisée que ça !

Voyons d’autres images du tout début de l’effondrement « externe » (j’ai essayé d’être le plus proche possible du début), donc à un moment où l’intérieur est censé être encore plus détérioré :

Face nord de la tour 7 du World Trade Center au début de l'effondrement
Face nord.

Faces nord et ouest de la tour 7 du World Trade Center au début de l'effondrement
Faces ouest et nord.

Face sud de la tour 7 du World Trade Center au début de l'effondrement
Face sud.


Notre tour est remarquablement calme !
Et, surtout, à quelques fenêtres brisées près… l’est et l’ouest sont dans le même état.

Souvenons-nous qu’au début de l’effondrement « externe » (© Copyright Bastison.net), le côté est de l’intérieur de la tour est censé être pire que ceci :

Effondrement de l'intérieur de la tour 7 du World Trade Center à t+6,5 s, selon le NIST
Effondrement intérieur selon le NIST.


Or, regardons l’effondrement soit-disant « externe » : que voit-on ?

Effondrement de la tour 7 du World Trade Center, en 3 images
Tour 7.


Une merveilleuse symétrie !

Enfin, juxtaposons la simulation du NIST aux images 2 et 3 :

Montage montrant l'effondrement du toit-terrasse de la tour 7 du World Trade Center et la simulation intérieure du NIST juxtaposée

Effondrement du toit-terrasse à t + 0,5 s et à t + 6,5 s, et en médaillon le toit-terrasse.
Seule la rangée de colonnes 58-79, qui nous fait face, est alignée.


Question : pourquoi l’effondrement du toit-terrasse ne se poursuit-il pas ?

Autant il est indiscutable qu’il se passe quelque chose au moment de l’effondrement de la partie est du toit-terrasse (nous y reviendrons), autant l’effondrement « interne » (© Copyright Bastison.net) reste à tous points de vue introuvable, notamment du fait que le côté est et le côté ouest de la tour gardent, à quelques fenêtres brisées près, le même aspect à la fin de cet effondrement et pendant l’effondrement « externe » (© Copyright Bastison.net). Alors, où sont les images ? Où sont les preuves ? Sur quels éléments repose cette hypothèse de l’effondrement « en deux temps » ?

L’auteur comprendra d’autant mieux ma question qu’au sujet des Tours Jumelles, il repousse l’idée que les panaches puissent indiquer un « front de ruine » intérieur au motif, je cite et je ne change pas une virgule, que « le reste de la façade demeure intact » (je souligne ; c’est ici). Et la façade de la tour 7, elle, demeure intacte ?


La méthode Bastison.net

Le nuage de poussière

Lorsque les “conspirationnistes” soulignent l’important nuage de poussière généré par les effondrements, Bastison.net leur répond que l’énergie de l’effondrement a pu provoquer, je cite la page Approximations, la « désagrégation » du béton. Pourtant, on observe bel et bien un important nuage de béton désagrégé lors d’une démolition contrôlée :


11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Nuage de poussière lors de l'effondrement de la Tour Sud du World Trade Center
Effondrement de la Tour Sud.
Nuage de poussière lors d'une démolition contrôlée (Hudsons Department Store)
Hudsons Department Store (vidéo).

Nuage de poussière dégagé par une démolition contrôlée (tour Landmark)
Tour Landmark (vidéo).

Nuage de poussière dégagé par une démolition contrôlée
(vidéo)


Les panaches

Lorsque les “conspirationnistes” pointent les panaches de fumée sortant des tours pendant l’effondrement, Bastison.net leur répond que cela peut être dû, je cite la même page, à la « surpression de l’air créée par l’effondrement des planchers ». Pourtant, on retrouve bien ces panaches lors des démolitions contrôlées :

11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Panaches lors de l'effondrement de la Tour Nord du World Trade Center
Panaches lors de l’effondrement de la Tour Nord.
Panaches lors d'une démolition contrôlée (Diagnostic Clinic building à Houston)
Diagnostic Clinic building à Houston (vidéo).

Panaches lors d'une démolition contrôlée
(vidéo)


(Des techniques existent cependant pour les empêcher, par exemple ici à 1’00”)

La vitesse d’effondrement

Lorsque les “conspirationnistes” observent que l’effondrement a une durée proche de la vitesse de la chute libre (proche, j’insiste), Bastison.net répond en substance que cette durée est tout à fait normale (lire “YouTube est votre ami !” dans la page Approximations). Pourtant, les démolitions contrôlées produisent bel et bien des effondrements à une vitesse proche de la chute libre :

11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Effondrement de la Tour Nord du World Trade Center
Tour Nord (vidéo).
Effondrement de la tour Landmark par démolition contrôlée
Tour Landmark (vidéo).


L’effondrement symétrique

Lorsque les “conspirationnistes” observent que l’effondrement des tours 1 et 7 est droit et symétrique, Bastison.net trouve une explication – l’équilibre miraculeux pour la tour 1… Pourtant, là encore les démolitions contrôlées savent produire ce genre de chose :

11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Effondrement symétrique de la tour 7 du World Trade Center
Tour 7.
Effondrement symétrique de la tour Landmark par démolition contrôlée
Tour Landmark (cliquez pour agrandir ; vidéo).

Effondrement symétrique d'un immeuble par démolition contrôlée
Lieu inconnu (cliquez pour agrandir ; vidéo).


Les coulées de métal fondu

Lorsque les “conspirationnistes” signalent que du métal fondu coulait d’une Tour Jumelle peu avant son effondrement, Bastison.net répond qu’il s’agit d’aluminium impur (je cite : « La couleur argentée de l’aluminium a donc dû fortement pâlir avec la quantité de composants qui se sont mélangés… »). Pourtant, les charges de découpe utilisées par la démolition contrôlée ont bien pour effet de faire fondre l’acier :

11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Métal fondu coulant d'une Tour Jumelle du World Trade Center
Coulée de métal fondu (Tour Jumelle).
Pose d'une charge de découpe sur une colonne en acier, pour une démolition contrôlée
Pose d’une charge de découpe pour une démolition contrôlée.


Les colonnes centrales

Lorsque les “conspirationnistes” voient les colonnes centrales partir les premières pour la tour 7, ou la descente légèrement en avance de l’antenne de la Tour Nord (posée sur les colonnes centrales), Bastison.net répond, pour la tour 7, que c’est dû à la position des portiques qui ont cédé et provoqué la ruine (je cite : « La ligne de brisure observée dans la façade lors de la chute de la structure externe passe justement au niveau des portiques 1 et 2 (…) »). Pourtant, la démolition contrôlée procède bien ainsi, en faisant descendre les colonnes centrales une fraction de seconde avant les autres, afin d’aspirer les matériaux vers l’intérieur. C’est particulièrement visible dans la vidéo suivante (à droite) :

11 septembre 2001
Démolition contrôlée
Ligne de brisure en haut de la tour 7 du World Trade Centre pendant son effondrement
Avance des colonnes centrales (tour 7).

Montage montrant la légère avance de l'antenne au moment de l'effondrement de la Tour Nord du World Trade Center
Descente en avance de l’antenne de la Tour Nord (vidéo).
Démolition contrôlée de Coral Gables
Coral Gables (cliquez pour agrandir ; vidéo).



La vidéo de Coral Gables, décidément importante, montre également un phénomène rarement visible, la mise en traction des colonnes centrales. Cette opération, qui consiste à descendre légèrement les colonnes centrales (celles-la mêmes qui seront ensuite aspirées les premières), est effectuée quelques secondes avant la séquence principale et a pour but de préparer la structure. Elle apporte, et nous y revenons donc, une autre explication à l’effondrement de la partie est du toit-terrasse de la tour 7 puisque cette partie se trouve justement à la verticale des colonnes centrales, aspirées les premières. Mise en traction + colonnes centrales en avance : comme la tour 7 !

Analyse

L’auteur ne réfute rien, mais qu’importe : le but ici est de suggérer au lecteur (lorsque Bastison.net ne franchit pas lui-même la ligne rouge) que, puisque la version officielle “explique tout” (on a vu comment…), alors c’est la bonne. En d’autres termes, le lecteur est invité à commettre le même raccourci que (le détournement de) Ric Hochet ci-dessus…


Conclusion

Les incendies « violents » (© Copyright Bastison.net) et le bloc supérieur « impossible » (© Copyright Bastison.net) à arrêter ont pu provoquer la ruine des tours du WTC… “Ça peut être ceci”… “Ça peut être cela”… “Ça peut s’expliquer comme ça”… Les possibilités, Bastison.net en est plein du sol au plafond… mais ses quelques tentatives de réfuter les arguments adverses échouent.
Que Jérôme Quirant ait été choqué peut se comprendre, mais on peut aussi être choqué qu’un scientifique use de son autorité pour dire absolument n’importe quoi, d’abord dans le domaine de la démolition contrôlée, ce qui est le plus excusable, ensuite dans son propre domaine d’expertise, ce qui est tout de même sidérant. Les efforts désespérés de l’auteur pour ne pas voir les ressemblances avec une démolition contrôlée, qu’il n’essaie même pas de réfuter la plupart du temps, révèlent une posture de déni de réalité qui prend plus certainement sa source dans une méconnaissance de l’histoire et de la géopolitique que dans une question de compétence, la réalité semblant moyennement intéresser l’auteur (par exemple dans son attitude de désintérêt pour l’effondrement symétrique de la Tour Nord). L’auteur semble plutôt rechercher en réalité à protéger ses croyances, sa foi dans les hautes valeurs morales de nos dirigeants, etc.
Moins qu’une réponse technique, où Jérôme Quirant nous expliquera sans doute que les démolitions contrôlées ne font “jamais” descendre le bâtiment verticalement et ne produisent “jamais” de béton désagrégé…, nous attendons plutôt de sa part un élargissement de son champ d’investigation à tous les autres aspects du 11 septembre ainsi qu’aux enjeux géopolitiques qui l’entourent et à l’histoire des manipulations d’État…


Yves Ducourneau


PS : Le lecteur souhaitant en savoir plus pourra se diriger vers la réponse très complète du scientifique français Frédéric Henry-Couannier, située sous forme de liens dans cette page.

Note : Le site Bastison.net a été consulté, pour les besoins de l’article, du 15 au 22 mai 2010.